Il suffit de se reposer

Scott Kiloby

Un de mes professeurs disait: “Collez toujours à votre expérience."

C’est donc ce que je fais.

Je me repose dans la conscience aussi souvent que possible, toute la journée. Je ne l'ai pas appelée conscience à l'époque. Je l'ai appelée présence. Il n'y a pas de nom pour cela. En fait, ne vous attardez pas trop sur ces étiquettes. C'est un ressenti corporel d'ouverture qui est à votre disposition en tout temps. Arrêtez de penser un instant, ainsi l'ouverture est disponible. Notez que l'ouverture est toujours là, même quand les pensées et les émotions apparaissent.

Se reposer dans la conscience signifie simplement s'arrêter, prendre un temps, aussi souvent que possible pendant la journée, et rester sans étiqueter ce qui se passe. Cela signifie autoriser gentiment toutes les pensées sur vous-même, autrui et le monde, à venir se poser. Ensuite reposez-vous dedans et prenez conscience de l'instant présent tel qu'il est.


Combien de temps doit durer un moment de repos? Pas plus de cinq secondes au début. Juste se reposer pour quelques secondes, à plusieurs reprises, tout au long de la journée. Plus  vous vous reposez, plus les moments seront naturellement plus longs.

Dans ce repos, une ouverture à toutes les pensées, les émotions, les états, les sensations et  les expériences est disponible.

La conscience ne prend pas de forme particulière. Elle prend la forme de tout ce qui apparaît maintenant, quelle que soit la pensée, l'émotion, la sensation, l'état ou l'expérience qui en découle. La clé est de laisser toutes les apparences être comme elles sont, peu importe ce qu'elles sont. La tendance est de mal interpréter ce que je viens de dire et de penser que je fais allusion à un soi qui permettra à toutes les apparences d'être comme elles sont. Ce n'est pas ce que je dis. Votre nom et chaque partie de votre histoire est une pensée apparaissant à la conscience. En voyant que ces pensées vont et viennent à la conscience, vous vous rendez compte que vous n'êtes pas cette histoire. L'histoire va et vient spontanément et automatiquement. La seule chose qui doit arriver est de reconnaître que c'est déjà le cas.

Comme vous vous détendez dans ce qui se passe, sans essayer de manipuler les apparences, l’écoulement naturel de la vie se révèle. Il y a une profonde reddition en ce qui est et un parfait déroulement. Unicité.

Je me suis reposé dans la conscience à plusieurs reprises jusqu'à ce qu'il m’apparaisse que mon identité réelle est cette conscience. Ensuite, il n'y avait plus besoin de se reposer davantage. La conscience a été réalisée comme étant toujours présente. Et, alors que je voyais toutes les apparences au sein de la conscience, j'ai vu qu'aucune d'entre elles n’a  un caractère indépendant. Tout ce que je vois n'est pas indépendant de ce que je suis. C'est un énergique savoir expérimental, pas un système de croyance.

Les pensées, les émotions, les sensations, les états et les expériences apparaissent indissociables de la conscience. Qu'est-ce que cela signifie? Cela signifie qu'il n'y a vraiment aucune pensée indépendante de la conscience. C'est juste une étiquette que nous collons à notre expérience. Il n'y a aucune émotion indépendante de la conscience. C'est, là encore, une étiquette. Il n'y a aucune personne distincte. Encore une fois, une étiquette. Les étiquettes que nous collons créent le sentiment de choses séparées, personnes, lieux, pensées, émotions et expériences. En voyant cela, toute la vie se révèle elle-même transparente.

Une transparence expérimentant qui est toujours maintenant. Même la notion de conscience a disparu pour moi à un moment donné. Le mot est devenu sans importance quand j'ai remarqué que rien n'a une existence indépendante. Il n'y a pas de  conscience séparée. La transparence expérimentant est une phrase qui résume ma vie maintenant, plus précise que n'importe quel autre mot.

Cela a été ma méthode. La principale. Il y a eu quelques autres interrogations auxquelles j’ai répondu. Mais ma pratique principale était de simplement me reposer en tant que  conscience, autant que possible toute la journée.

Il suffit de se reposer. Reposez-vous quand c’est commode. Reposez-vous autant que possible. Ce fut la clé de la liberté pour moi. Aussi je la partage avec vous.

Scott Kiloby

Page originale traduite par Christine – Vous êtes invités à partager ce texte à condition de respecter son intégralité et d'en citer la source:http://du-tout-et-du-rien.blogspot.com/

Scott Kiloby : les apparences de la conscience



Q: Si la conscience est toujours consciente d'elle-même, qui ou quoi est toujours endormi ? (....) Qu'est-ce qui se perd dans le film de la vie ? (....) Qui ou quoi a l'illusion ?

Scott: Il n'y a personne au final qui soit endormi ou éveillé, mais cela n'est vu qu'au travers de la reconnaissance de la conscience et de la réalisation non-duelle... Je ne joue pas avec les mots ici, mais essaye d'exprimer quelque chose qu'il est difficile de mettre en mots.

Les deux pensées : "Je suis éveillé" et "Je ne suis pas éveillé" sont deux apparences égales dans la conscience. Il en est toujours ainsi. Mais lorsqu'il y a la présomption sous-jacente que votre identité réelle est un soi individuel, ce qui signifie que lorsque existe la croyance que la pensée délivre la réalité, ces deux apparences n'apparaissent alors pas du tout égales. Elles sont vues en fait comme étant complètement différentes et c'est de là que naît votre question, me semble-t-il.

Même s'il en est toujours ainsi que la conscience est votre identité réelle et que les pensées sont des apparences inséparables dans la conscience, c'est la reconnaissance de cela... qui révèle la liberté. Le connaître mentalement, n'est qu'une pensée parmi toutes celles, qui semblent passer dans la conscience.

Regarder à partir de et en tant que conscience, là, maintenant et voir que peu importe comment vous conceptualisez ce problème ou quoi que ce soit d'autre dans la vie, ce n'est principalement qu'une apparence, qui va et vient dans la conscience... CELA est la reconnaissance. Avant cette reconnaissance, la pensée est crue totalement; et donc de ce sens de soi séparé, celui qui se croit lié à une histoire temporelle, basée sur un passé, présent et futur, il existe une grande différence entre "Je suis éveillé " et "Je suis endormi".

Pourquoi cette différence ? Il y a une présence ici, indépendamment de ce que vous pensez. Cette présence est complètement intouchée par la pensée, pourrait-on dire. Elle est là, que vous pensiez "Je suis présent" ou "Je ne suis pas présent". Mais s'il y a un mouvement pour rechercher la présence dans la pensée, c'est ressenti comme manqué, pas là... Le soi, qui est comme une histoire basée sur la pensée et liée au temps, croit que la pensée fournit une réponse à tout. Il est donc naturel de rechercher la présence dans la pensée. Mais elle n'est pas là. Les pensées apparaissent et disparaissent dans la présence. Donc celui qui va chercher la présence dans un concept, est lui-même un concept.

Au lieu de regarder le prochain concept, qu'est-ce qui voit le concept ? Dans cette vision, la reconnaissance de la conscience est possible. Cette conscience qui brille sans effort, en cet instant de vision d'une pensée. Ce qui voit la pensée est déjà la conscience. Le moment suivant, il peut y avoir une tendance de retourner dans les pensées, mais qu'est-ce qui voit la prochaine pensée ? Ce n'est pas une conscience différente, c'est la même, l'espace qui regarde ces mots juste maintenant.

Dans cette reconnaissance, tout est vu comme un point de vue ou une apparence dans la conscience, ce qui veut dire inséparable d'elle. Les pensées "Je suis éveillé", "Je suis endormi", "J'ai reconnu la conscience", "Je n'ai pas reconnu la conscience", "J'ai besoin de prendre des petits moments dans la journée", "Je n'ai pas besoin de moments dans la journée"(... ) sont toutes des apparences égales de la conscience. Il ne s'agit pas même de rejeter ces pensées. Elles sont inoffensives. Les "rejeter" et "ne pas les rejeter" sont encore des pensées. Aucune pensée n'a jamais "blessé" l'espace. Dans cette vision, tout a la permission d'être naturellement. C'est parfois incompris dans le sens "Je peux faire tout ce que je veux, cela n'a aucune importance" ou autre point de vue nihiliste ou auto-centré.

Dans la reconnaissance réelle que toute séparation est en fait une illusion, se manifestent une compassion naturelle, l'amour, la paix, l'acceptation et la sagesse. Il y a vraiment un appel à agir pour le bénéfice des autres, plutôt que le bénéfice de "moi" seul ou d'autres comme "moi". Cet appel plus large est en fait la conscience se reconnaissant elle-même dans chaque point de vue, chaque apparence. Rien n'a jamais eu d'existence séparée de la conscience qui le voit.

Mais au final, il n'y a rien qui doit être retenu de mon "post" ici. La plus grande liberté est de voir tous ces mots aller et venir et reconnaître l'espace dans lequel ils vont et viennent. C'est CET espace qui reconnaît la non séparation. Quelle que soit la pensée, l'émotion, l'état ou l'expérience qui apparaît, c'est une apparence DE l'espace, qui en est inséparable.

Donc si vous trouvez une réponse à la question " Qu'est-ce qui donne l'illusion que la conscience se perd elle-même ?" CETTE réponse est inséparable de la conscience qui la voit. Et il est ainsi vu que la conscience ne s'est jamais perdue et ne pourra jamais se perdre. Cela apparaît simplement sous la forme de cette pensée.


Extraits publié avec l'aimable accord des Éditions Accarias-L'Originel

Le message de "Vivre l'éveil" a pour but de nous conduire de la croyance en la séparation à l'expérience de l'inséparabilité vécue dans le présent - l'Unité. Cette reconnaissance nous permet d'évoluer et d'agir dans le monde d'une nouvelle manière, libre du sens de la séparation entre être humains et entre toutes les choses de la vie. Toutefois, si on en venait à accentuer dans des points de vue ou des croyances appartenant à l'autre extrême du registre, comme par exemple "rien n'existe", nous serions allé trop loin. Nous aurions nié complètement l'existence conventionnelle. La Voie du Milieu est liberté vis-à-vis de ces positions mentales dualistes telles que "tout existe séparément" ou "rien n'existe". La Voie du Milieu est la voie de l'équilibre. Elle nous empêche de transformer l'expérience de l'unité en un système de croyances qui nierait le jeu de la relativité des choses.  Les points de vues relatifs sont toujours à l'œuvre lorsque nous pensons, parlons, créons, et répondons aux autres dans le cadre des relations. Toutefois, ces points de vues n'amènent plus de la souffrance, de la recherche, et du conflit dans nos vies lorsque nous ne nous identifions plus avec. Ils traversent temporairement de manière fluide notre expérience du présent, sans laisser de traces, et sans la présence d'une identité qui voudrait se les approprier.

L'existence conventionnelle est synonyme de relativité. Dans cette méthode, bien que nous transpercions l'impression de séparation, nous nous sentons complètement libre de faire référence à des choses relatives pour des raisons pratiques. Et bien qu'à un moment vous ne vous expérimenterez plus énergétiquement comme séparé, vous continuerez à vous sentir à l'aise de faire référence à votre identité en utilisant votre nom, en prenant soin des besoins de votre corps, de votre santé, de votre famille, et en exerçant vos talents uniques, vos savoir faire, et vos connaissances. Cela pourra sembler contradictoire d'un premier abord. Mais cela devient très naturel. C'est uniquement la croyance en l'idée d'être une personne complètement séparée qui nous trouble.  Les pensées qui  entourent une impression d'identité, et l'apparition d'un corps et même une histoire ne sont pas un problème du tout une fois qu'il n'y a pas d'identification profondément enracinée avec ses apparitions.

Il vient un moment où nous expérimentons une délicieuse ironie dans la Voie du Milieu. Nous commençons à vivre de plus en plus la vie comme si elle était une pièce de théâtre dans laquelle nous savons profondément que les personnages et les choses de la pièce de théâtre ne sont pas vraiment séparés, mais pourtant nous pouvons profiter avec plaisir de tout de même de la pièce de théâtre. Que rien ne soit séparé ne signifie pas que "rien n'existe". La vie continue d'apparaître avec toutes ses relations, ses expériences, ses couleurs, ses formes, ses goûts, ses odeurs, ses étiquettes, et pourtant, rien n'apparaît comme intrinsèquement séparé et coupé de tout le reste.

Comment faites vous la découverte de la Voie du Milieu ? Elle se montre d'elle-même, de manière naturelle et automatique lorsque vous vous impliquez dans cette approche. Cela revient un peu à sauter dans un bateau en ressentant cela dés le début comme confortable et naturel même si on ne sait pas exactement où va le bateau. Suivre les invitations proposées dans ce livre c'est comme consultez la carte d'une rivière. En reconnaissant la vigilance comme toujours déjà présente et n'étant plus dupe de l'impression de séparation, vous vous rendez compte que vous vivez la Voie du Milieu très naturellement. La vie devient sans efforts et la carte perd de son importance et n'a plus besoin d'être une référence. L'expérience directe prend le dessus. 

Voici comment la méthode "Vivre l'éveil" fonctionne dans nos vies :

1 - Nous démarrons avec la croyance que nous sommes des individus séparées qui existent dans un monde qui abrite d'autres individus séparées et d'autres objets séparés. La plupart des gens possèdent cette croyance qui agit à un degré ou à un autre. Cette croyance en la séparation est la cause racine de la souffrance, de la recherche, et du conflit.

2- Dans cette méthode on démarre avec une invitation très basique qui consiste à reconnaître la vigilance dans toutes les situations. La vigilance est vue comme toujours déjà présente au beau milieu de tout ce qui se produit. Cela nous permet de relâcher notre tendance à faire fond sur l'activité mentale et de trop compter sur la pensée. Nous découvrons une aisance naturelle et un bien-être lorsque nous reconnaissons la vigilance.

3- Nous expérimentons de plus en plus les émotions et les sensations sans les étiqueter et sans les raccrocher à une historie personnelle. Cela dissout le désir constant de fuir dans le futur afin de se sentir mieux. Toutes les émotions et toutes les sensations sont autorisées à être ce qu'elles sont dans le présent. Cela amène une guérison naturelle, et un équilibre mental et émotionnel dans nos vies.

4- Nous découvrons que tous les objets sont inséparables des pensées, des émotions, et des sensations qui le tissent de toute pièce. Nous voyons que toutes les pensées, les émotions et les sensations apparaissent et disparaissent de manière inséparable de la vigilance. Nous mettons en œuvre l'investigation inélucidable pour bien voir que nous ne pouvons trouver nulle part quoi que ce soit qui serait séparé. La croyance en la séparation se dissout, progressivement ou d'un coup.


5 - En n'étant plus dupe de la croyance en la séparation, nous continuons à nous référer aux choses de manière relative pour les besoins de la vie pratique. C'est la Voie du Milieu. L'existence conventionnelle et l'apparition d'un certain nombre de choses comme par exemple : moi, les autres, les voitures, les villes, la justice, les pommes, la Terre, la science. Nous voyons que tout est vide de séparativité intrinsèque et pourtant les choses continuent d'apparaître. Dans l'existence conventionnelle, tout est en relation, mais la séparation ne peut être trouvée nulle part.

http://eveilimpersonnel.blogspot.fr/2016/10/nous-sommes-deja-libre-au-cur-de-notre.html


Extrait

"La vigilance est l'espace présent, sans limite et sans pensée, dans lequel tout apparaît et tout disparaît. Lorsque vous reposez souvent au sein de cette vigi­lance, il devient toujours plus évident que les appa­ritions émergent de la vigilance et se dissolvent dans la vigilance. L'expérience des limites est consubstan­tielle aux pensées et aux images mentales, qui sont des apparitions. Lorsqu'une pensée ou une image mentale apparaît, tout se passe comme s'il s'agissait d'un objet séparé qui est défini par des contours. La vigilance est cela même qui voit ou qui expérimente telle ou telle pensée ou telle ou telle image mentale. Lorsque la pensée ou l'image mentale disparaît, dis­paraît aussi par la même occasion l'existence de cet objet en tant que chose séparée.

La vigilance est cela même qui voit ou qui entend la voix dans votre tête. Bien qu'il puisse être utile de faire usage de- métaphores et de descriptions pour faire l'expérience directe de la vigilance, nous devons être clair sans tarder sur le fait que la vigilance ne peut en rien être décrite par des mots ou des images mentales ni réduite à des mots. La voix à l'intérieur de votre tête ne peut que vous présenter des mots et des images mentales. Quels que soient les mots ou les images mentales qui émergent, ils ne sont que des apparitions dans la vigilance. Ils vont et viennent dans cette vigilance de fond. Ne vous impliquez pas trop dans un processus d'intellectualisation du mot «vigilance». L'approche la plus directe consiste sim­plement à rester tranquille, sans pensées, sur une base régulière. À partir de cette tranquillité, il devient de plus en plus facile d'expérimenter directement tous les mots et les images mentales qui apparaissent et disparaissent à la racine de cette vigilance de base.

Personne ne comprend la vigilance, la conscience. Ce n'est pas une chose. Souvenons-nous que les êtres humains ont une tendance à beaucoup compter sur la pensée. Une tendance pourrait être d'essayer de comprendre les mots de ce chapitre sur un registre intellectuel. Je vous invite à voir que les pensées appa­raissent et disparaissent dans la vigilance. Même les grandes idées et les profondes descriptions de la vigi­lance sont des concepts qui apparaissent et dispa­raissent dans la vigilance. Peu importe la profondeur ou le ridicule de nos concepts relatifs à ce que nous sommes, à nos amis, à notre société, à la science.. à Dieu, à l'illumination, à la réalisation de soi, au monde des affaires, à la religion, à la philosophie, à la culture, à la politique, ou à quoi que ce soit d'autre, ce ne sont que des apparitions et disparations tem­poraires dans la vigilance.

Lorsque nos yeux sont ouverts, nous voyons des couleurs, des formes, des choses : c'est la perception visuelle. Si nous fermons les yeux, toutes les couleurs, les formes, les choses disparaissent. La vigilance est cela même qui est présent et éveillé à la fois aux choses qui apparaissent lorsque nos yeux sont ouverts et à l'absence de ces choses lorsque nos yeux sont fermés."

Scott Kiloby



Scott Kiloby : La réponse ultime

 

On nous a dit de nous débarrasser de ces choses qui apparaissent - ces pensées, la recherche, les mouvements d'énergie, les émotions. Mais lorsque nous appliquons de la force envers quoi que ce soit, même de la façon la plus subtile, nous recherchons le futur. Nous recherchons un résultat, et un résultat est toujours futur.

Le moment même où nous essayons de changer, de nous débarrasser, ou d'analyser une apparence qui se produit dans la conscience, c'est une forme de résistance que nous appliquons à l'expérience présente. En cet instant, nous supposons qu'il existe une personne en charge à l'intérieur qui arrange ces apparences, les fait apparaître justes ou s'en débarrasse. Chaque fois que nous entretenons cette notion, exerçons une pression pour ou contre notre expérience, nous solidifions en fait la séparation, la notion que l'univers (ou la conscience comme vous voulez) peut se couper en morceaux et appliquer une pression contre lui-même. Cette façon de penser peut garder une personne dans la recherche pendant des années.
En arrêtant d'essayer de manipuler les apparences, nous voyons que notre état naturel est de voir simplement que toute chose est telle qu'elle est. Aucun changement n'est nécessaire. Paradoxalement, c'est ce qui permet le changement fondamental dans nos vies, car nous voyons à travers le sens d'un soi séparé qui croit avoir le contrôle, et qui croit devoir organiser la vie, comme si la vie était quelque chose de séparée de ce qu'il est. Tant qu'il y a cette croyance en une unité centrale qui doit maintenir le contrôle et appliquer des efforts pour apporter le changement, ce naturel est hors d'atteinte.

***
Q: (...) Si je suis la Vérité Ultime, l'Absolu inconditionné, la Conscience non-conceptuelle, la pure Présence, alors pourquoi n'y a-t-il pas l'expérience directe qui le vérifie et s'il n'y a que l'Un, pas de "je" séparé, comment peut-il y avoir une reconnaissance de cet Un ? Qui le reconnaît ?

S : La personne essaye toujours de se tenir en dehors du moment présent, de la conscience comme quelque chose de séparée. Le passé est là où se loge l'identité, et parce que le passé est ressenti comme incomplet, il y a cette constante recherche pour la complétude, qui est censée se trouver dans le futur. Il y a donc une recherche dans le futur pour l'illumination, une nouvelle relation, une promotion dans le travail - tout ce que l'on peut rechercher.

Toutefois tout cela, ce ne sont que des concepts, et les concepts apparaissent et disparaissent dans la conscience intemporelle. Dans un sens, le soi séparé désire la non-séparation, mais il regarde au mauvais endroit, pour ainsi dire. Rechercher la complétude dans des concepts ne peut que solidifier la séparation, car le soi n'est principalement qu'une histoire de pensées. Je dis principalement, car il semble qu'il y ait aussi une composante physique pour certains, comme une contraction quelque part dans le corps. Le soi ne fait que nourrir sa propre histoire en cherchant dans le futur. La pensée est toujours dualiste et donc incomplète, elle ne peut capturer la non séparation. C'est pourquoi une compréhension conceptuelle de la non dualité est un bon début, mais la reconnaissance doit être expérimentale.

C'est pourquoi il est dit souvent que personne ne devient illuminé. L'histoire du temps se produit dans la conscience. Lorsque la conscience voit le temps et cette histoire comme une apparence en elle, l'histoire est vue comme non réelle, comme un rêve. C'est la reconnaissance de la conscience non duelle. Il est alors clair que rien n'existe en dehors de la conscience. Autrement dit, c'est seulement à cause de la conscience que l'histoire peut apparaître, c'est seulement à cause de la conscience atemporelle que le temps apparaît.



Même s'il est juste de dire que l'histoire du soi ne peut comprendre la conscience non duelle, la conscience n'est reconnue, pour ainsi dire, par personne. Il n'y a personne là, pour ajouter "Je suis conscient". Les mots "Je suis conscient" sont principalement des concepts qui apparaissent dans la conscience actuelle. Dans cette vision, la conscience n'est pas quelque chose que l'on voit comme une apparence. C'est comme savoir qui vous êtes dans le sens le plus profond, pas en tant qu'idée, mais en fait - en tant qu'espace présent et éveillé dans lequel le monde entier apparaît. Et la conscience est déjà complète telle qu'elle est. Il est vu que rien n'est séparé de la conscience - de ce que vous êtes - il n'y a plus rien à chercher.

Pourquoi certaines personnes ne le reconnaissent pas ?... à cause d'une croyance persistante que cela se trouve ailleurs, chez une autre personne, à un autre endroit etc. Mais les personnes, les lieux et les choses sont des concepts. Il y a une recherche constante de la complétude dans les concepts. Le bonheur, l'illumination, le partenaire idéal, le passé, le futur, le temps, l'espoir sont d'abord et avant tout des concepts. S'ils pointent vers quoi que ce soit c'est vers la conscience elle-même, mais la conscience est ce qui est simplement éveillé là, maintenant. Ces concepts sont les apparences qui vont et viennent dans ce qui est éveillé là, maintenant. La reconnaissance résout le dilemme dans lequel se trouve le chercheur.

Scott Kiloby : l'apparence et la conscience


Oui, vous pouvez commencer par la question " Qu'est-ce qui n'est pas complet dans mon expérience présente ?" Lorsque vous trouvez quelque chose qui est incomplet, remarquez que c'est une apparence.

Voyez qu'il y a une conscience qui le voit, et que lorsque vous recherchez la limite entre la conscience et ce qui apparaît comme "incomplet" (que ce soit une pensée, une émotion, une expérience...) vous voyez que l'apparence n'a pas d'existence indépendante de ce qui la voit. Exprimé autrement, il n'est pas possible d'expérimenter "l'incomplet" sans conscience.

En mettant l'accent sur la pensée, plutôt que dans la reconnaissance de la conscience comme l'espace non divisé dans lequel toutes les pensées vont et viennent, nous faisons apparaître les limites comme réelles. Ce sont ces limites qui donnent ce sens de "l'incomplétude", de la séparation. Ces limites donnent le sens d'un "moi séparé", qui croit avoir quelque chose à faire ou non.


Lorsque cette séparation est résolue, il y a une tendance à ne pas agir d'un point de vue auto-centré. Cela ne vient pas de la morale ou en étant juste par rapport à nos pensées sur la conscience, mais par la reconnaissance de la compassion naturelle et de l'amour toujours inhérentes à la non séparation.

Ce ne sont que des mots jusqu'à la reconnaissance directe de la conscience, comme la base qui ne change jamais. Ainsi l'introduction à la conscience est plus cruciale, véritablement, que toutes nos pensées ou croyances sur la conscience et ce que l'on doit faire ou ne pas faire...



Reconnaître la conscience signifie permettre à la conscience de se reconnaître elle-même, plutôt que d'être centré sur les pensées ou autres apparences qui se manifestent dans la conscience. Si des pensées se présentent, on les laisse retomber gentiment d'elles-même dans l'espace de la conscience. Nous ne bougeons pas pour comprendre les pensées qui arrivent ou pour ajouter une analyse intellectuelle... Simplement on permet qu'elles soient dans l'espace telles qu'elles sont.

Le message principal est celui-ci : Là, maintenant, reconnaissez la conscience présente. Ne bougez pas pour manipuler quelque apparence que ce soit dans la conscience. Voyez que l'apparence n'est pas séparée de la conscience.

http://perlesdebonheur.blogspot.fr/2010/01/scott-kiloby-la-reponse-ultime.html

De la conscience après la mort - Scott Kiloby

 

Q: Oui, c'est compréhensible que l'on puisse expérimenter ou n'être que la conscience lorsque l'on est vivant, mais qu'en est-il de cette conscience après la mort ?
En d'autres mots, où est alors la conscience JE SUIS ?


S: Remarquez la tendance à personnaliser la conscience, comme s'il s'agissait de "votre" conscience (un soi séparé individuel). Dans la croyance en un soi séparé, il y a une lourde dépendance envers la pensée, ce qui signifie que l'identité se situe dans l'histoire du passé et du futur. Naturellement, l'histoire regarde vers sa fin et dit : "Que va-t-il m'arriver à "moi" la conscience, lors de la mort ?" Voilà pourquoi nous ne pouvons pas trouver notre identité réelle dans les pensées. Les pensées, lorsqu'il y a croyance en un soi séparé, sont l'histoire. Elle est pratiquement complètement auto-centrée, plaçant littéralement une entité imaginée au centre de l'univers. C'est la personnalisation de la conscience. Et ainsi ces questions viennent d'une peur de la mort, la peur de la fin de l'histoire du "moi". 


Relisez votre question et ma réponse et remarquez ces choses en tant qu'apparences dans la conscience qui est éveillée là, maintenant. C'est si immédiatement présent qu'on n'y prête pas attention, et que nous nous tournons vers les pensées... Cette conscience est ce que vous êtes. En reconnaissant cela instantanément ou en y retournant dans la journée, si telle est votre pratique, il est clair que ce qui regarde n'est pas une histoire. Tout comme les reflexions d'un miroir ne changent en rien le miroir, cette conscience qui est votre véritable identité reste intouchée, inchangée, elle ne bouge pas peu importe les pensées qui apparaissent et disparaissent en elle.


Ce qui regarde n'est jamais né. L'histoire d'être né est une apparence qui va et vient en elle. L'histoire de mourir un jour est aussi une image qui passe. Voyez par vous-même. La seule façon de savoir que vous étiez né ou que vous allez mourir est de se référencer à la pensée. Ce qui se tient en tant que pure conscience là, maintenant n'a aucun moyen de concevoir "être né" ou "mourir" jusqu'à ce que ces concepts apparaissent.


C'est pourquoi, vous entendez souvent "Vous êtes au-delà de la naissance et de la mort". La seule façon de croire que la conscience ne "continuera" pas après la mort, c'est la personnaliser. En fait, la conscience ne "continue"pas après la mort. Le sens de "continuer" est le sens du temps. Le temps n'existe que lorsque la pensée apparaît. "Continuer" est encore la pensée, c'est l'histoire du temps, l'histoire de la personne. La conscience a toujours été ici, présente et pourtant dire "toujours été" implique un passé. Le passé et le futur sont des pensées qui apparaissent dans ce qui est éternellement éveillé. Ce qui est éternel ou atemporel n'est pas sujet au passé et futur et de ce fait n'est pas sujet à la naissance et à la mort. La clé ici n'est pas de croire ce qui est dit, mais plutôt de demeurer tel que vous êtes déjà - la conscience- et voir tout ceci par vous-même.


http://lepaysdapres.eklablog.fr/de-la-conscience-apres-la-mort-scott-kiloby-a3563441

La résistance dans le miroir de la relation, par Scott Kiloby


Chaque relation est une opportunité pour voir si vous êtes en guerre avec la vie et les autres.

Si une personne marche vers vous, aujourd'hui, pour vous parler, c'est une invitation à laisser la conscience l'accueillir complètement, à écouter intimement ce qu'elle dit, et à être l'espace dans lequel elle parle. Permettre cela n'est pas un faire. C'est la reconnaissance présente que la conscience est toujours et déjà ouverte, aimante et entière compassion.

Si vous ressentez une résistance envers la personne ou ce qu'elle fait ou dit, la personne agit comme un miroir dans lequel se révèle votre propre résistance. Cette personne vous montre votre illusion de la séparation. Vous vivez dans un rêve conceptuel appelé soi par opposition à l'autre.

Lorsque vous rencontrez cet "autre" aujourd'hui ( et l'autre inclut tout objet manifesté qui apparaît dans la conscience), remarquez toute résistance sous la forme d'irritation, de frustration, de malaise, d'inconfort, de colère ou de rancoeur. En permettant que la relation avec les personnes, les situations et les choses soit un miroir dans lequel votre propre résistance se reflète, la possibilité de vous éveiller hors de cette résistance vous est offerte.
http://chronophonix.blogspot.fr/2014/11/betty-scott-kiloby-un-reve-conceptuel.html

Scott Kiloby : L'invitation de base

L'invitation est simple : permettre que toutes les étiquettes sur vous-même, la vie, la conscience, la non-dualité tombent et vous tenir en tant que conscience non conceptuelle. En regardant ainsi simplement, ne serait-ce que pour un instant, en tant que conscience non conceptuelle, vous vous tenez comme ce que vous êtes. Vous vous tenez en tant que conscience. Pour certains, regarder ainsi sans étiquettes est tout ce qui est nécessaire. Il est clair que quoi qu'il apparaisse - une question, une indication, la confusion, le doute, la certitude, une description - c'est une apparence dans la conscience.
Ce n'est pas la conscience.

En vous tenant en tant que conscience, sans étiquettes, c'est un plongeon direct dans ce qui ne peut être nommé. Vous êtes CELA. Quand des pensées surviennent pour le nommer, laissez les être telles qu'elles sont. Lorsque les pensées ne sont pas relevées, elles apparaissent gentiment et disparaissent et nous voyons que c'est là leur durée de vie naturelle : aller et venir puis disparaître sans laisser de traces. Nous voyons toutefois qu'aucune pensée ne peut nous rapprocher de ce qui est simplement éveillé et présent maintenant, qui est la conscience non conceptuelle.

Tout le reste n'est qu'apparence dans la conscience. Et pourtant il est important de voir que toutes les apparences sont inséparables de la conscience (i.e. elles n'apparaissent jamais en dehors de la conscience), mon sens est que simplement reconnaître la conscience non conceptuelle est vraiment une clé.

Certains n'ont besoin que d'un moment de reconnaissance de la conscience non-conceptuelle. C'est assez pour savoir que cette conscience est ce qu'ils sont déjà. D'autres peuvent avoir besoin d'y replonger, dès que c'est possible plusieurs fois dans la journée, pour arriver à voir d'une façon plus graduelle que c'est leur réelle identité, avant ce qui apparaît.

Conscience et pensée

Votre expérience actuelle peut être décomposée en deux aspects apparents: la conscience et la pensée. La conscience est votre nature essentielle. C'est un espace éveillé grand ouvert, vide, paisible, aimant, intelligent qui est inséparable de ce moment.
 
Les pensées sont des images temporaires qui vont et viennent dans une succession sans fin. La pensée est habituellement une certaine interprétation dualiste sur la façon dont le passé est incomplet, dont ce moment n'est pas assez bon, ou dont le futur détient la réponse.
La conscience s'identifie au courant de pensée, se fixe sur une pensée après l' autre. Cela crée l'illusion de la souffrance et de la recherche. Rechercher la fin de la souffrance et la rechercher en pensant davantage est un piège. Pour la pensée, il n'y a pas de fin. Il n'y a qu'une autre pensée.
 
Si vous pouvez voir la futilité de ce cycle auto-entretenu, il devient possible de reconnaître que votre expérience actuelle contient déjà votre nature essentielle qui est conscience. Les pensées vont et viennent simplement dans la conscience. N'essayez pas de les supprimer. Laissez-les aller et venir. Les constater offre la possibilité de voir ce qui se passe réellement. Ce qui constate ces pensées est la conscience elle-même.
 
Dans votre expérience actuelle - peu importe où vous êtes ou ce que vous faites - la simple reconnaissance de votre nature essentielle en tant que conscience vous montre le reste, ce que vous cherchiez. En vous posant en tant que conscience, vous voyez que la pensée est pas un problème. Elle est seulement une expression - et donc non séparée - de la conscience.

http://du-tout-et-du-rien.blogspot.fr/2016/05/conscience-et-pensee.html

Incompréhensiblement simple

Dans le calme, la beauté d'être assis près d'un lac, l'expérience est incompréhensible.

Mettre des mots dessus est toujours un acte après-coup.

L'esprit est si calme qu'il ne sait rien de tout ce qui est expérimenté.

Nommer ce qui est vécu, "les canards qui nagent sur la surface calme de l'étang, créant des ronds parfaits qui disparaissent parfaitement", est de trop.

Nommer quoi que ce soit par son nom semble de trop, et pourtant les mots surgissent parfois. Les mots flottent tranquillement, à travers le calme de la présence, sans aucune répercussion.

Tout est parfaitement à sa place, les arbres rencontrent le sol sans y paraître, la terre rencontre la rive du lac sans y paraître, l'eau rencontre les canards flottants sans y paraître, les canards s’envolent hors de l'eau et rentrent dans l'air, sans y paraître, glissant dans l'air comme s’ils étaient l'air lui-même. Et ils le sont, bien sûr.

Entre l'arbre, le sol, le lac et les canards aucune division n’est perçue parce qu’il n’y a pas de pensée qui apparaisse. Les mots ne viennent qu’après coup.

Assis au bord du lac, tout est parfaitement à sa place, même les détritus déversés sur la rive du lac. Les bords des détritus épousent parfaitement la surface de l'eau.

Le soleil brille, mine de rien, à travers les branches des arbres sur le lac.

Tout étreint tout le reste, inséparablement.

La vie, chaleureuse, calme,  bain tranquille. . .

Pas de pensées du passé ou du futur. Même le concept de «maintenant» est de trop. Il n'est pas nécessaire.

Rien n'est nécessaire pour réaliser le moment, parce qu'il est déjà entièrement plein dans sa vacuité.

L'idée d'un enseignement spirituel est si loin, quelque chose au loin, une faible pensée qui vole dans et hors de l'expérience, ne laissant aucune trace.

L'incompréhensibilité de l'expérience ne peut finalement être enseignée. C’est déjà là, attendant que le mental se calme, pour la voir dans sa gloire simplissime et sa beauté ordinaire.

Les sensations dans le corps ne sont même pas enregistrées comme étant dans le corps.

L'énergie dans la poitrine suit tout le chemin vers le soleil. Et la chaleur du soleil suit tout le chemin de l'énergie dans la poitrine. Ils sont un et inséparables de toute façon.

J'aurais pu être un canard. Je suis ce canard. Ce canard, c'est moi. L'idée de division entre nous, c'est juste  ... une idée.

Comme la mort est belle quand aucune division n’est expérimentée. La mort est une drôle de pensée. Nous, humains stupides, croyons que la mort est réelle. L'énergie se déplace seulement de l'être humain, pour être un canard ou une mauvaise herbe ou un rayon du soleil. De cette façon, rien ne meurt jamais. Rien n'est jamais né. . . jusqu'à ce que la pensée arrive pour peindre ce cycle dans l'expérience.

Juste cette magnifique beauté tranquille, brillant dans sa singularité. Partout il y a unicité, mais toutes les formes sont vides de nature distincte. Quand l'esprit est calme, quand le corps est transparent on ne peut pas se démarquer de l'autre dans un sens bien défini.

Tout cela nous attend. . . pour que nous le voyons. . . une fois que le mental autour de l'idée, "je suis une personne à part entière à  qui manque quelque chose” s’apaise. Qu'est-ce qui nous attend? Rien. Même l’attente est une des idées entretenues par la pensée. Et trouver la vie dans toute sa beauté incompréhensible, assis ici au bord du lac. . . Oui, même trouver est une idée. Rien n'a jamais été perdu. Personne n'est en attente. Personne n'a rien à trouver dans ce clair, ouvert, et sans limites,  jeu de l'unicité, inséparable en tous sens.

La vie est –elle Une? Il ne semble pas y avoir de compte. Une est une idée. La vie est-elle Deux? Il n'y a pas de compte ici sur le lac. C'est incompréhensible. C'est trop simple même de dire que c'est un, ou deux. Est-ce le moment présent? Ha, quelle drôle de pensée . . .

Les mots sont-ils vraiment de trop? Ha, c’est une autre pensée drôle. Les mots pleurent à partir de rien, sans y paraître, puis disparaissent. Eux aussi, ils sont parfaits. Rien n'est pas à sa place.

Scott Kiloby 

Histoire de manque

Quand on regarde le monde depuis une histoire de manque, l'amour peut se sentir bloqué, obscurci et, en quelque sorte, hors de portée.

L'histoire du manque vient sous de nombreuses formes telles que les pensées «je ne suis pas assez bon», «je suis impuissant», «je suis faible», «je ne compte pas», «je n'ai aucune valeur», «je ne suis pas aimable» ou quelque chose de similaire. Elle fonctionne parfois complètement sous le radar. En d'autres termes, elle peut être là, comme une histoire de soi, encore invisible ou inconsciente. C'est comme un filtre à travers lequel les choses sont perçues. Quand ce filtre n'est pas vu, il peint la vie d'une manière spécifique qui ressemble à la réalité, comme s'il y avait un soi déficient à la recherche de tout. Ce n'est pas la réalité. C'est une histoire.

 Quand on regarde le monde sans l'histoire de manque, l'amour est déjà présent. Par amour, je ne veux pas dire le sentiment (bien que le sentiment d'amour puisse survenir). Je me réfère à la connaissance de la non-séparation, la vision sans aucune frontière réelle entre soi et l'autre, soi et le monde ou toute autre chose. Il y a une douceur et une légèreté dans ce regard qui apporte une sensation naturelle de bien-être, la compassion et l'amour pour la vie sous toutes ses formes.
[...]
L'amour est naturellement présent lorsque nous nous penchons vers les autres et ne voyons aucune véritable frontière. C'est l'impossibilité de voir qu'un être puisse avoir intrinsèquement plus ou moins de valeur qu'un autre. L'amour c'est voir l'unicité partout et voir la séparation comme totalement illusoire. Lorsque vous regardez sans la croyance en la séparation, sans l'histoire de manque, vous ne pouvez pas vous empêcher de commencer à ressentir un profond amour, de la chaleur et de la compassion pour tous et tout ce que vous voyez. Vous en arrivez à voir que l'égalité n'est pas quelque chose que nous légiférerons ou apporterons par le biais de tentatives de changement des codes de conduite sur terre. Elle est la façon naturelle de vous expérimenter vous-même et toute chose. L'amour est vraiment tout à fait naturel. Au lieu d'essayer de le cultiver comme une chose, notez qu'il est déjà là lorsque vous voyez au-delà de l'histoire « je suis séparé et en manque».

Scott Kiloby
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Comme une brise

La tentation de croire à une certaine version de l'histoire "Quelque chose ne va pas" peut être très puissante. Elle vous permet de continuer à éprouver le sentiment qu’il vous manque quelque chose de fondamental à la base. Elle vous permet de continuer à essayer de vous améliorer, toujours à la recherche d’une meilleure  version de vous-même dans l'avenir et de chercher à changer les autres afin que vous puissiez être en paix.

L'histoire: "Il y a quelque chose qui ne va pas chez moi", se situe au cœur de ce que nous pensons être. Elle est insidieuse, se montrant sous tant de formes différentes qui essaient de vous tromper en vous faisant croire que vous n’êtes pas toujours là, que vous n’avez pas de valeur, n'êtes pas aimé,  pas important, ou  quelque autre histoire du genre.

Ces pensées surgissent tout au long de la journée de façon très inconsciente. Parfois, nous ne les voyons même pas. Pourtant, elles sont là, opérant dans le mental, exécutant le spectacle de nos vies. Elles sont comme les branches d'un tronc d'arbre central. C'est ce que j'appelle le tronc de base, le soi déficient. Si vous pouviez laisser chacune de ces branches s’aérer à travers la conscience présente telle une brise soufflant dans l'air, puis ressentir directement l'émotion qui émerge avec cette pensée, vous ne pourrez pas vous empêcher de vous aimer vous-même, les autres, et la vie. C'est parce que l'amour est très naturel. Vous n'avez pas à le cultiver ou à agir de manière aimante. Si vous faites cela, vous êtes plus susceptible d'essayer de vous maintenir dans une image de ce qu'est l'amour, à quoi il ressemble ou ce qu'il fait. L'amour est beaucoup trop imprévisible. Il ne peut pas être coincé dans un code de conduite. L'amour, c'est aimer toute chose, y compris les énergies plus sombres de la colère, de la tristesse et de la peur qui apparaissent avec certaines versions de "Je ne suis pas assez bon." Nous agissons avec amour et abnégation très naturellement, en voyant au travers des histoires sur nous-mêmes que nous nous racontons. La seule chose qui cache vraiment  cet amour est l’accrochage constant à ces diverses branches qui vous disent qu'il y a quelque chose qui ne va pas chez vous.

Soyez l'air. Laissez souffler la brise. Aimez-vous suffisamment. Si vous refusez de suivre ces pensées et vous laissez vous reposer sans arrière-pensée chaque fois que vous voyez une version de l'histoire: «Je ne suis pas assez bon», vous commencerez à réaliser une perfection, un amour et une plénitude qui ne sont pas intellectuels. Ceci est votre expérience. C'est la chose la plus profondément guérissante que vous puissiez faire pour vous-même. Commencez dès maintenant. Et accueillez toute personne qui vous critique. Prenez ce qu'ils disent personnellement. Laissez-vous ressentir la douleur qui se pose dans le corps. Ne vous empêtrez pas dans les pensées. Laissez les pensées aller et venir. Mais ressentez la colère, la peur, la tristesse directement, sans étiquette. Laissez cette énergie s’exprimer entièrement. Vous verrez que même cette énergie est amour. Le mental ne peut pas comprendre cela. Cela doit être expérimenté pour être connu et apprécié.

Plus vous ferez cela, plus vous serez convaincu de votre perfection naturelle et de l'amour naturel qu'est votre expérience. Faites cela pour vous-même et regardez vos relations s’harmoniser elles-mêmes automatiquement. La plupart des désaccords dans la relation viennent de la croyance que vous êtes en quelque sorte déficient. Ainsi vous attendez des autres de pouvoir guérir ou fixer cette lacune. Mais les autres ne peuvent pas vous donner cette guérison et vous transformer profondément au-delà de vous-même. Ils ne sont pour vous qu’un miroir. Que leurs paroles blessantes, leurs prises de position colériques, leurs peurs induisant les histoires, agissent comme un catalyseur pour votre propre éveil.

Rejetez littéralement toute pensée que vous avez sur vous-même et qui serait une version de "il y a quelque chose qui ne va pas chez moi”. Dans cette vision, vous verrez qu'il n'y a rien qui ne va pas chez vous. Et il n'y a rien qui ne va pas chez les autres. Ils font du mieux qu'ils peuvent, souvent face à leurs propres histoires de déficience. Ne vous inquiétez pas. Sans l'histoire, "Il y a quelque chose qui ne va pas”, vous serez toujours en mesure de fonctionner, de prendre soin de votre corps, de finir votre journée, d’être pleinement et intimement en relation, et même de quitter une relation qui est toxique et malsaine. "Il y a quelque chose qui ne va pas" n'est pas une histoire nécessaire pour vivre et, en fait, c'est un mensonge.

Pourquoi vivre un mensonge? Que ce mensonge se brise à travers vous. Soyez cette ouverture. Soyez cette vulnérabilité. Soyez intime avec la vie telle qu'elle apparaît au lieu de vous dire qu'il y a quelque chose de mal avec ce qui apparaît. Il n'y a rien de mal. La vie est tout simplement elle-même, vivante. C'est seulement une pensée qui dit: "Il y a quelque chose de mal." Croire qu'il y a une partie de la vie qui est mal et que cette part est VOUS, est horrible et nie la vie. Pour vivre la pleine expression de votre propre individualité, sans l'histoire "il y a quelque chose qui ne va pas chez moi" est tout à fait merveilleux et joyeux.

Je vous le recommande!
 
Scott Kiloby

Du manque vers la joie, l'amour et la perfection

Prendre quelques instants par jour et noter le script particulier que nous suivons dans le mental, puis se reposer, sans cette histoire, brièvement, a un puissant effet sur qui nous pensons être.

Ayant parlé à des milliers de personnes maintenant à propos de la souffrance humaine et de la recherche, un point commun entre nous apparaît, c'est l'histoire de manque. Elle a de nombreuses versions, "je ne suis pas assez bon", "Je suis moins que l'autre gars", "Je ne suis pas aimée", "Je ne suis pas apprécié", "je suis faible", "je n’ai aucune valeur ", etc.

L'histoire de manque est comme le tronc d'un arbre. C'est le cœur même de l'histoire « être une personne séparée ». Tous les embellissements au sein de notre histoire, les détails, les pensées aléatoires, sont comme des branches de cet arbre. Ils semblent servir et solidifier cette basique histoire de manque.

Cela arrive surtout dans la relation. Par exemple, vous pouvez vous retrouver engagé avec une personne ou dans une situation particulière de la vie qui vous fait vous sentir bien ou semble combler en quelque sorte l'histoire de manque. Dans ces moments où cette personne, ou cette situation, semble vous fournir la validation, l'amour, la réalisation ou l'éloge que vous cherchez, l'histoire de manque semble absente. Vous cessez de chercher. Vous vous sentez bien ou au moins tranquille pendant un moment. Et le scénario "Je ne suis pas assez bon" ne fonctionne pas. Pourtant, si vous faîtes attention, quand cette personne ne joue pas le bon script ou lorsque la situation ne se déroule pas comme vous l'espériez, le doute par rapport à soi recommence à exister. La tristesse, la colère, la peur ou une certaine forme d'insatisfaction affective ou de manque peuvent survenir avec le doute. La tendance naturelle est alors de recommencer à chercher.

Si vous regardez attentivement, vous ne cherchiez pas vraiment ce que vous croyiez rechercher. Vous ne cherchez pas cette personne ou cette situation. Vous recherchez le repos dans le présent, la relaxation et le bonheur que vous éprouvez lorsque les choses se passent comme vous voulez. Vous recherchez la fin de la recherche de ces choses. Et la fin de la recherche est toujours en ce moment, quand l'histoire de manque ne fonctionne pas.

Si vous regardez toutes vos relations, et ce que vous cherchez dans les différents objets - personnes, situations, événements futurs - vous commencez à voir comment l'histoire de "je ne suis pas assez bon" est le moteur de beaucoup de ce que vous faites dans vie. Même des choses comme l'illumination, l'auto-amélioration, et la guérison sont des objets, pour ainsi dire, que nous cherchons en vue d'atteindre un lieu où l'histoire de manque s’éteint.

Pourtant, si vous remarquez, quand vous projetez vers l'extérieur, sur les gens et d'autres objets, comme s’ils étaient la source de votre joie, de votre amour, ou de votre bien-être, vous cherchez. Vous prétendez que l'amour, la joie, et la perfection ne sont pas déjà contenus en vous-même.

La clé est de remarquer quand vous placez votre bonheur sur n'importe quel objet que ce soit une personne, un lieu, la situation, ou même un événement futur. Vous pouvez même vous sentir attiré par les pratiques thérapeutiques ou spirituelles qui impliquent du temps ou une évolution vers un certain moment futur où vous serez libre de cette histoire. Même des idées comme «l’amour», «la joie» et «la perfection» peuvent être vécues comme des objets que vous devez rechercher dans le futur. Si vous vous trouvez à poursuivre ces choses, en espérant qu'elles arriveront un jour, remarquez que vous placez à nouveau votre bien-être dans un objet (ici, les objets sont des idées). C'est pourquoi voir toutes les idées comme des perceptions vides est si important. Les mots «amour», «joie» et «perfection» quand ils sont laissés sur le plan des idées deviennent seulement de petites carottes que nous poursuivons. Ils sont toujours hors de notre portée. L'histoire est, «Dès que j'aurai atteint cette future place, l’amour, la joie, et la perfection se présenteront ». C'est aussi un report. C’est la recherche.

Et si l'amour, la joie, et la perfection étaient beaucoup, beaucoup plus simples que tout cela? Acceptez, pour un moment, la possibilité que ce que vous cherchez est déjà là. Une fois que vous êtes ouvert, juste pour un instant, pour entendre ce que je dis, une nouvelle possibilité se présente. Lorsque vous vous voyez vous raconter l'histoire d’un objet qui contient ce que vous cherchez, arrêtez. Je veux dire vraiment, s'arrêter vraiment pour un moment, et relâchez cette idée. Puis ressentez tout sentiment ou sensation qui surgissent dans le corps, sans placer d’étiquettes sur les sentiments ou les sensations. Restez là, juste quelques secondes. Notez que toute l'histoire "je ne suis pas assez bon" est en réalité plus comme un oiseau s’envolant rapidement. Elle ne semblait réelle ou vraie que parce que vous n'avez pas remarqué que sa nature même est temporaire. Elle ne semblait réelle et vraie que parce que vous ne la regardiez pas directement en conscience. Une fois que vous la voyez, vous avez le choix de la laisser tomber pendant quelques secondes et juste être.

Pendant que vous êtes là tout simplement, sans cette histoire, regardez autour les couleurs, les formes et les sons. Remarquez comme ils sont simples. Notez que votre histoire de manque n'existe nulle part. Elle n'est dans aucune des couleurs, des formes ou des sons. Remarquez que, quand vous écoutez et regardez littéralement, directement avec la conscience libre de toute pensée dans votre corps (scannant de haut en bas sans pensée), aucune des émotions ou sensations ne racontent cette histoire. Elles apparaissent simplement, tranquillement. Votre corps tout entier est calme. Il ne dit jamais un mot. Notez que la seule partie de votre expérience qui raconte l'histoire de manque est la pensée. Ainsi, en relâchant cette pensée, vous voyez que l'histoire de manque n'est pas vraie. Elle n'est pas du tout inhérente à votre expérience. C'est seulement une voix dans votre tête. Et quand cette voix n'est pas soulignée, le manque est introuvable.

Quand vous voyez cela, de plus en plus, à plusieurs reprises, pendant toute la journée, vous confirmez dans votre propre expérience que la vie telle qu’elle est à cet instant est parfaite. Vous existez. Vous êtes la conscience. C'est aussi simple que cela. "Tu existes" ne se réfère pas à l'histoire à propos de vous. Cela se réfère à quelque chose de beaucoup, beaucoup plus simple et plus direct. Il s'agit de remarquer la capacité basique d'être conscient qui est déjà là, indépendamment de ce qui apparaît au sein de son regard. En restant tout simplement en cette basique capacité d'être conscient, tout est vu comme temporaire. Chaque pensée, émotion,  sensation, état et expérience, sont considérés comme un oiseau volant en et hors de la conscience. Ne soulignez aucune de ces apparitions. Qu'elles apparaissent et disparaissent librement.

Dans cette manière de vivre simple, la joie, l'amour et la perfection ne sont plus des idées creuses. Ce sont des mots soulignant le fait que vous ne pouvez pas être en manque. Vous – la vie elle-même sans l'histoire de manque - êtes déjà parfait tel que vous êtes. Regardez la joie surgir sans raison. Et si elle ne le fait pas, remarquez comment les voix dans votre tête ont rallumé l’idée de chercher quelque objet futur. Relâchez cette idée, et reposez-vous juste une fois encore sans l'histoire que vous êtes déficient, que vous devez attendre pour que la joie se produise. Ainsi vous voyez que ce jeu d'attente fait partie de l'histoire de manque, vous voyez aussi que cette histoire est une perception vide. La joie est alors sans cause, elle ne dépend pas de ce que vous pensez ou de comment vous pensez devoir courir après elle.

Pour l’amour c’est pareil. C’est seulement un mot. Et quand nous le traitons comme quelque chose à atteindre plus tard, nous le plaçons dans l'histoire de manque une fois encore. C'est généralement lorsque nous sommes occupés à croire que quelqu'un, quelque part, détient ou retient notre amour. Alors nous commençons à chercher ce nouvel objet. Mais arrêtez, arrêtez. Et remarquez comment vous avez à nouveau placé l'amour au sein d'une histoire. Relâchez cette histoire. Expérimentez la plénitude d'être simplement là, sans avoir à pourchasser quelque chose. Regardez l'amour surgir naturellement. Pas l'amour en tant qu’idée, mais l'amour en tant que votre expérience actuelle dans toute sa plénitude. Ce n'est pas un amour dépendant de quelque objet, personne, ou événement futur. Il est la connaissance naturelle et sans cause de l'expérience du présent tel qu’il est. Parfait tel qu’il est.

Lorsque cela devient connu et expérimenté de plus en plus, vous ne verrez plus jamais la nécessité de chercher les objets comme s'ils contenaient votre amour, votre joie, ou votre perfection. Et si la recherche ou la chasse émergent, notez-le simplement. Remarquez combien c’est vide et basé uniquement sur l’idée que vous n'êtes pas déjà l'amour, la joie, et la perfection. « Du manque vers la joie, l'amour et la perfection » n'est pas un mouvement dans le temps du point A au point B, c'est l’autorisation totale pour tout, y compris les pensées et les sentiments de manque, d'être comme c’est. Quand vous regardez de cette manière, de plus en plus, l'histoire de manque perd son emprise, sa puissance. Quand elle se pose, si elle se pose à nouveau, elle est immédiatement considérée comme un creux mensonge. Les émotions qui surgissent avec elle n'ont pas de pouvoir une fois qu'elles sont autorisées à circuler librement sans étiquettes. Et la vérité de votre amour naturel, votre joie, et votre perfection brille immédiatement, toujours présente, indépendamment de ce qui apparaît ou n'apparaît pas.

Scott Kiloby


Màj. 14/06/17